On ne peut passer au transport carboneutre sans inclure les avions dans la démarche. Le Groupe d’action sur les transports aériens indique que l’industrie aéronautique mondiale produit 2 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’activité humaine. L’aviation est responsable de 12 % des émissions de CO2 provenant de toutes les sources de transport. En 2019, les vols d’avion ont produit 915 millions de tonnes de CO2 à l’échelle mondiale. L’industrie du transport aérien répond à la demande en faveur d’un secteur du transport carboneutre d’ici 2050.
L’entreprise américaine Universal Hydrogen met au point une trousse de conversion qui comprendra une pile à combustible et un groupe motopropulseur électrique afin de remplacer les turbopropulseurs classiques. Le 15 juillet 2021, Universal Hydrogen a annoncé trois lettres d’intention avec IcelandairGroup (Islande), Air Nostrum (Espagne) et Ravn Air (Alaska) visant l’achat de trousses pour convertir les avions à turbopropulseurs ATR 72-600 et Dash 8 en avions à propulsion hydrogène. Les travaux visant à relier la production d’hydrogène aux aéroports où elle sera nécessaire suivront.
Au Canada, Airbus SAS et la province de Québec ont annoncé un effort conjoint avec des entreprises aérospatiales et des instituts de recherche canadiens pour mettre au point un carburant d’aviation durable. Airbus et le gouvernement du Québec sont devenus les propriétaires uniques du programme A220 en février, à la suite du transfert par Bombardier de sa participation dans Airbus Canada en 2018. En ce qui concerne les efforts déployés au Québec, Air Transat et Hydro-Québec font partie des sociétés formant le Groupe International SAF+, établi à Montréal, qui travaille à la construction d’une usine de production de carburants durables. Le Groupe développe une pile à combustible qui fonctionne à base de dioxyde de carbone capturé et synthétisé avec de l’hydrogène renouvelable.
En mai cette année, Air Canada a annoncé la première entente au Canada visant à réduire l’empreinte carbone liée au transport aérien. Air Canada et l’aéroport international d’Edmonton ont conclu un partenariat visant à réduire les émissions de carbone et à faire progresser le secteur de l’aviation verte. Dans le cadre de leur partenariat en matière de développement durable, les sociétés travaillent de concert pour mettre à l’essai les technologies vertes émergentes et ainsi favoriser l’innovation environnementale, y compris l’électrification du matériel aéronautique et les technologies de piles à hydrogène. Air Canada semble en voie de respecter son engagement à réduire de 20 % les émissions carbone liées aux vols et de 30 % celles liées aux activités au sol comparativement aux niveaux de 2019 d’ici 2030, et d’atteindre zéro émission nette pour ses activités à l’échelle mondiale d’ici 2050.
Aujourd’hui, le gouvernement du Canada et la province de Québec ont annoncé qu’un financement collectif d’un montant total de 685 millions de dollars sera accordé à trois entreprises déterminées à réduire les émissions de CO2 dans l’industrie aéronautique. Pratt & Whitney Canada, en collaboration avec De Havilland Aircraft of Canada, recevra 69,5 millions de dollars pour financer ses efforts de développement d’une technologie de propulsion hybride électrique. Bell Textron Canada, qui recevra 275 millions de dollars, met au point une technologie aéronautique respectueuse de l’environnement, y compris un système de couple à distribution électrique pour les queues d’hélicoptères. Finalement, CAE inc. lance le projet Résilience, un programme de recherche et développement d’un milliard de dollars visant à produire de futures technologies aéronautiques. L’entreprise recevra 340 millions de dollars du financement canadien.
L’électrification des voitures et des autobus ainsi que l’utilisation de l’hydrogène pour alimenter les camions lourds, les trains et les navires suscitent un grand enthousiasme, mais n’oubliez pas de lever les yeux : un ciel bleu nous attend!
Universal Hydrogen veut devancer l’introduction du carburant à base d’hydrogène pour les petits avions régionaux en 2025 en utilisant des piles à combustible alimentées par des capsules d’hydrogène modulaires pour remplacer leurs systèmes à turbopropulseurs.