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Points importants à retenir – Aperçu du marché canadien du capital de risque et d’investissement au premier semestre d’après la CVCA

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Bulletin Capitaux Privés

L’Association canadienne du capital de risque et d’investissement (CVCA) a publié ses aperçus du marché canadien pour le premier semestre de 2023, lesquels sont fondés sur les données fournies volontairement par un éventail de sociétés de capital de risque et de capital d’investissement. Vous pouvez les consulter ici (en anglais seulement) : aperçu pour le capital de risque et aperçu pour le capital d’investissement. Les points importants à retenir sont les suivants :

Aperçu du marché canadien du capital de risque

  • En capital de risque, 2,8 G$ ont été investis dans le cadre de 170 transactions au cours du deuxième trimestre de 2023, pour un total de près de 4 G$ réunis dans le cadre de 335 transactions, ce qui représente une hausse de 140 % du capital investi comparativement au premier trimestre. Cette augmentation représente une reprise marquée par rapport au premier trimestre plus modeste. En effet, le premier semestre de 2023 arrive juste en deçà des premiers semestres record de 2021 et 2022. Il s’agit d’une différence intéressante par rapport aux États-Unis, où l’on remarque une baisse constante du nombre de transactions depuis le premier trimestre; c’est le deuxième trimestre le plus bas depuis le deuxième trimestre de 2020. La participation des investisseurs américains dans les transactions de capital de risque canadiennes a également connu une baisse, dans une proportion correspondante.
  • Les sociétés en phase de préamorçage, d’amorçage et de démarrage représentent toujours la majorité des transactions au Canada; elles représentent 86 % de l’ensemble des transactions conclues au cours du premier semestre de 2023. Ce sont notamment les sociétés en phase de démarrage dans le secteur de l’intelligence artificielle générative qui ont stimulé une grande partie de cette croissance. Bien que la taille moyenne des transactions par rapport à l’exercice précédent ait dans l’ensemble augmenté comparativement aux moyennes sur cinq ans, l’incertitude du marché a entraîné, en 2023, une absence notable d’investissements dans les sociétés en phase de croissance. Cela dit, on a constaté quelques « mégatransactions », dont les plus importantes ont été investies dans des sociétés déjà bien établies.
  • Sous l’effet des conditions actuelles du marché, on remarque une augmentation notable du financement non dilutif : les fondateurs ont tiré parti de montants d’investissement moins élevés par l’émission de capitaux non dilutifs. À la clôture du premier semestre de 2023 (126 transactions), le nombre de financements non dilutifs dépassait déjà tous ceux enregistrés pour 2022 (124 transactions). Toutefois, il est important de noter que les montants investis ont diminué de 70 % d’un exercice à l’autre et de 33 % d’un trimestre à l’autre.
  • Comme d’habitude, les activités canadiennes de capital de risque effectuées au premier semestre de 2023 sont concentrées en Ontario (133 transactions), au Québec (67 transactions) et en Colombie-Britannique (58 transactions), mais l’Alberta suit ces provinces de près (40 transactions).
  • Jusqu’à présent, les incertitudes du marché ont entraîné une absence totale de PAPE en 2023 ainsi qu’une diminution des sorties financées par du capital de risque par rapport aux exercices précédents. Les sociétés de capital de risque semblent faire preuve de prudence et de patience dans l’évaluation des voies de sortie, du moins, jusqu’à ce que les conditions du marché se stabilisent. 

Malgré l’incertitude économique actuelle, le rendement canadien en matière de capital de risque demeure solide. Bien que nous ne puissions pas tout à fait atteindre les chiffres de 2021 et de 2022 stimulés par « l’effet COVID » et ses répercussions, les chiffres du premier semestre de 2023 sont excellents et en voie d’égaler ou de dépasser ceux enregistrés en 2020. Les « tendances » les plus notables sont la prédominance des investissements sous forme de capital de risque dans les sociétés en phase de démarrage (particulièrement dans les secteurs de l’intelligence artificielle et des technologies de l’information et des communications), les investissements de moindre envergure effectués sous forme de capital non dilutif et un allongement de la période comprise entre l’investissement et la sortie pour la majorité des investisseurs canadiens en capital de risque.

Aperçu du marché canadien du capital d’investissement

  • En capital d’investissement, le premier semestre de 2023 a enregistré 316 transactions pour un montant d’investissement total de 3,6 G$. Il s’agit d’une baisse considérable du nombre de transactions et de la valeur des investissements d’un exercice à l’autre. Le deuxième trimestre de 2023 (au cours duquel 1,6 G$ ont été investis dans le cadre de 161 transactions) a d’ailleurs enregistré le plus faible montant d’investissement en capitaux privés depuis le troisième trimestre de 2020. L’incertitude du marché et la hausse continue des taux d’intérêt ont certainement eu une incidence sur les investissements en capitaux privés canadiens.
  • Les statistiques du premier semestre de 2023 révèlent une absence notable de transactions importantes, le capital d’investissement étant concentré davantage sur les transactions de moindre envergure (les transactions inférieures à 25 M$ représentaient 87 % des transactions de capital d’investissement divulguées, dont la taille moyenne s’élevait à 9,96 M$ au deuxième trimestre) ainsi que sur les transactions complémentaires. Cependant, il ne faut pas sous-estimer l’importance de ces investissements, car le capital d’investissement continue de fournir les capitaux dont les PME ont grandement besoin. Les PME sont d’ailleurs essentielles à la croissance économique du Canada et soutiennent plus de 85 % des nouveaux emplois partout au pays.
  • Bien que le nombre de transactions d’acquisition secondaire et d’investissements complémentaires au premier semestre de 2023 ait connu une hausse importante par rapport au premier semestre de 2022, 2023 devrait enregistrer, dans ces catégories, le plus faible investissement annuel à ce jour. Après un premier trimestre solide, les transactions d’acquisition secondaire et d’investissements complémentaires ont diminué pour s’établir à 435 M$ au deuxième trimestre, soit une baisse de 50 % de la totalité du capital investi. Les investissements minoritaires en capital d’investissement sont également en baisse (49 % de la valeur totale d’un exercice à l’autre et 41 % du nombre de transactions d’un exercice à l’autre). Même si la totalité du capital investi dans les transactions minoritaires a diminué, passant de 865 M$ au premier trimestre à 647 M$ au deuxième trimestre, il n’en demeure pas moins que le nombre de transactions, s’établissant à 37, est demeuré stable.
  • Le Québec a été la province la plus active sur le plan du capital d’investissement au premier semestre avec 58 % du flux total de transactions (184 transactions) et 50 % de la totalité du capital investi à l’échelle nationale (1,88 G$). L’Ontario s’est classé en deuxième position (75 transactions et un total de 1,2 G$ investis) et la Colombie-Britannique, en troisième position (34 transactions et un total de 166 M$ investis). Fait intéressant, le Québec s’est classé derrière l’Ontario et la Colombie-Britannique pour ce qui est des transactions d’acquisition secondaire et d’investissements complémentaires.
  • En ce qui concerne les secteurs industriels, les TIC et les technologies renouvelables sont en tête pour ce qui est des capitaux investis; les secteurs industriel et manufacturier y jouent notamment un rôle important (bien que principalement sur le plan de l’activité liée aux transactions plutôt que du capital investi par transaction).
  • Comme c’est le cas dans le secteur du capital de risque, on observe une baisse sur un aspect précis : la participation d’investisseurs américains dans les transactions canadiennes de capital d’investissement s’est établie à 15 %, soit un creux jamais vu depuis 2015.
  • Tandis que l’activité des sorties par F&A augmente d’un exercice à l’autre, les investisseurs en capital d’investissement font face à une baisse des valeurs de sortie et cherchent de plus en plus à se retirer au moyen d’acquisitions secondaires, et ce, afin de trouver des solutions de rechange créatives aux sorties par F&A traditionnelles. Comme les sociétés choisissent de plus en plus de ne pas entrer en bourse en raison de la volatilité actuelle des marchés publics – une tendance qui devrait se maintenir au deuxième semestre de 2023 – il n’est pas surprenant de constater l’absence, jusqu’à présent, de PAPE liés au capital d’investissement en 2023.

Il est évident que les conditions actuelles du marché ont eu des effets négatifs sur le marché du capital d’investissement au Canada. Le nombre et la taille des investissements de capital d’investissement ont diminué au premier semestre de 2023, et les chiffres du deuxième trimestre sont encore plus bas que ceux du premier trimestre. Les investissements de capital d’investissement demeurent néanmoins actifs et continuent de soutenir l’économie canadienne en fournissant aux PME le capital dont elles ont grandement besoin. La baisse de l’activité reflète probablement la prudence que les principaux investisseurs en capital d’investissement exercent au moyen d’investissements plus modestes et mieux ciblés et d’une planification plus stratégique de leur sortie.

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  • Alexandra Lazar, Associée, Montréal, QC, +1 514 397 5238, alazar@fasken.com
  • Diana Sciortino, Avocate, Montréal, QC, +1 514 657 2753, dsciortino@fasken.com

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