La semaine dernière, nous avons inauguré cette série de bulletins sur la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique (la « Stratégie ») avec la Corée du Sud; aujourd’hui, nous traiterons du Japon.
L’objectif de ce deuxième bulletin de notre série sur la Stratégie est de souligner l’importance des relations entre le Canada et le Japon, le seul pays du G7 dans la région Indo-Pacifique et la troisième économie mondiale. Le Japon est également l’un des principaux partenaires commerciaux du Canada et la première source d’investissements directs étrangers en Asie. Le Japon et le Canada sont les deux plus grandes économies signataires de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste.
L’importance mondiale de la région Indo-Pacifique en général et du Japon en particulier
La Stratégie reconnaît que la région Indo-Pacifique, qui englobe 40 économies, plus de 4 milliards d’habitants et une activité économique de 47 billions de dollars, est la région du monde qui connaît la croissance la plus rapide. Le Japon, un pays de 125 millions d’habitants ayant un produit intérieur brut de 6,2 billions de dollars, est le quatrième partenaire commercial du Canada dans cette région.
Objectifs et initiatives stratégiques du Canada dans la région Indo-Pacifique
Le Canada a cinq objectifs stratégiques dans la région Indo-Pacifique : 1) promouvoir la paix, la résilience et la sécurité; 2) accroître les échanges commerciaux et les investissements et renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement; 3) investir dans les gens et tisser des liens entre eux; 4) bâtir un avenir durable et vert; et 5) le Canada, un partenaire actif et engagé dans l’Indo-Pacifique.
Accroître les échanges commerciaux et les investissements et renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement
Parmi les initiatives présentées dans la Stratégie, trois d’entre elles, qui visent à garantir la résilience des chaînes d’approvisionnement, présentent un intérêt particulier pour le Japon :
- faire progresser les intérêts communs du Canada et du Japon à l’égard de la résilience des chaînes d’approvisionnement auprès de partenaires, notamment par une participation accrue du Canada et une meilleure harmonisation avec les initiatives régionales, comme l’initiative pour la résilience des chaînes d’approvisionnement Australie-Japon-Inde;
- présenter le Canada comme un fournisseur fiable d’énergie propre dans la région – et dans une économie carboneutre – y compris les minéraux critiques et l’hydrogène, pour lutter contre les changements climatiques, être un partenaire en matière de sécurité énergétique et appuyer les objectifs mondiaux en matière de climat;
- renforcer les partenariats du Canada en matière de sciences, de technologie et d’innovation avec des économies clés, dont le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, Singapour et Taïwan, pour appuyer des projets internationaux d’innovation conjointe et des partenariats de recherche et développement axés sur la commercialisation pour des petites ou moyennes entreprises canadiennes avec des partenaires de l’Indo-Pacifique.
L’engagement du Canada auprès du Japon
La Stratégie rappelle que le Canada est un pays du Pacifique, qu’il partage 25 000 kilomètres de littoral sur l’océan Pacifique, et souligne que le Pacifique Nord est un territoire voisin du Canada, une région dans laquelle le Canada entretient des relations de longue date et de plus en plus étroites, notamment dans le domaine commercial. Parmi les possibilités de collaboration entre le Japon et le Canada, la Stratégie cite en exemple l’intelligence artificielle, les minéraux critiques, l’hydrogène et les sources d’énergie propre.
Plus précisément, la Stratégie présente cinq initiatives visant à améliorer les liens entre le Canada et le Japon :
- mettre en œuvre les six priorités communes de 2021, comme convenu par les ministres des Affaires étrangères du Japon et du Canada, afin de contribuer à une région Indo-Pacifique libre et ouverte :
- état de droit;
- opérations de maintien de la paix et de consolidation de la paix, aide humanitaire et secours aux sinistrés;
- sécurité sanitaire et réponse à la COVID-19;
- sécurité énergétique;
- promotion du libre-échange et mise en œuvre des accords commerciaux;
- environnement et changements climatiques;
- travailler avec le Japon dans les domaines de l’énergie durable, du libre-échange, de la lutte contre les changements climatiques et de la protection de l’environnement;
- conclure les négociations entamées avec le Japon en vue de parvenir à un accord général sur la sécurité de l’information[1] entre les deux pays, et contribuer à soutenir à la fois les marchés publics de la défense et les objectifs plus larges en matière de sécurité nationale;
- travailler en étroite collaboration avec le Japon, qui assumera la présidence du G7 en 2023, afin de soutenir ses efforts alors qu’il définit ses priorités;
- participer à l’Expo universelle de 2025 qui se tiendra à Osaka, au Japon, en vue de faire valoir, auprès du Japon et de l’ensemble de la région Indo-Pacifique, l’innovation, les ressources, les investissements et le système d’éducation du Canada.
Initiatives provinciales
La stratégie du Québec
Le Québec a adopté une stratégie provinciale pour l’Indo-Pacifique, « Cap sur la relance : des ambitions pour le Québec », qui reconnaît que la région Indo-Pacifique est devenue le nouveau centre de gravité de l’économie mondiale et que le Japon est l’un des principaux investisseurs mondiaux.
L’initiative commerciale de la Colombie-Britannique
Le Japon est le troisième marché d’exportation de la Colombie-Britannique et a été reconnu par le premier ministre de la Colombie-Britannique comme étant un « partenaire commercial historique et solide ». En conséquence, les relations économiques entre la Colombie-Britannique et le Japon revêtent une grande importance pour le gouvernement provincial. La Colombie-Britannique est à l’avant-garde d’une stratégie de diversification commerciale vers l’Asie, laquelle vise à favoriser la croissance des entreprises de la province, à créer des possibilités d’emplois de qualité et à renforcer la fiabilité des chaînes d’approvisionnement en biens et en services. La province s’est engagée à renforcer sa réputation de partenaire fiable à la fine pointe de l’énergie propre, des technologies propres, de la biotechnologie, de l’agronomie, de l’éducation et du développement responsable des ressources. Dans ce contexte, des efforts considérables ont été déployés pour promouvoir l’engagement avec le Japon. La Colombie-Britannique maintient sa position de leader dans la mise en œuvre de la stratégie fédérale pour l’Indo-Pacifique en vue d’offrir, à tous les citoyens de la province, de la stabilité, des emplois et des possibilités d’avancement dans une période d’incertitude mondiale et d’augmentation des coûts de production.
Initiatives commerciales de l’Ontario
Pour l’Ontario, le Japon est le deuxième marché d’exportation en Asie et a été reconnu par le ministre du Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce comme un « partenaire et ami de confiance ». Le gouvernement de l’Ontario a récemment conclu une mission commerciale fructueuse au Japon. Cette mission visait à renforcer les partenariats économiques et à forger de nouvelles alliances. Elle consistait notamment à présenter la province comme porte d’entrée de l’Amérique du Nord pour l’innovation et la fabrication, afin d’attirer de nouveaux investissements dans des secteurs cruciaux. L’accent a essentiellement été mis sur la promotion des atouts de l’Ontario dans les secteurs de l’automobile, de l’aérospatiale et d’autres secteurs émergents clés.
Dans le troisième et prochain bulletin de cette série, nous nous concentrerons sur les pays faisant partie de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), soit le Brunéi Darussalam, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.
[1] Un accord général sur la sécurité de l’information est un instrument juridiquement contraignant qui soutient les marchés publics de la défense et les exigences opérationnelles de la défense en définissant les droits et obligations mutuels entre deux parties en ce qui concerne la protection des informations et des biens classifiés lorsqu’ils se trouvent sous la garde d’un pays étranger.